LIGINIAC MEYMAC LIGINIAC

 

 

1 Château de Marèges à Liginiac
2 Liginiac
3 Saint-Etienne-la-Geneste
4 Château de La Gane
5 Saint-Exupéry-les-Roches
6 Saint-Fréjoux
7 Château du Bazaneix
8 Château de La Chabanne
9 Courteix
10 Ussel
11 Saint-Angel
12 Meymac
13 Neuvic
14 Barrage de Marèges
15 Château de Marèges à Liginiac

 

 

Le dimanche 5 juin 2011

Ce dernier jour de périple concerne la terre de mes ancêtres. Nous sommes dimanche, nous ne parvenons même pas à déjeuner à Ussel. Il est 13h30 et le restaurant La Grignotte nous dit qu'il est trop tard. Même le soir, après un essai "Chez Lisa" à Sérandon, nous ne trouverons que la Guinguette qui jouxte l'hôtel du Lac à Neuvic pour nous restaurer.

 

 

Outre son château situé à 2 kms de lui, Marèges c'est d'abord un barrage d'environ 90 mètres de haut construit entre 1932 et 1935. Sa production d'électricité s'élève à 310 GWh par an soit 310 milliards de watts. Le concepteur du barrage de Marèges est le même que pour le barrage de Malpasset (1954), près de Fréjus, qui s'est rompu en 1959 faisant plus de 400 morts. L'avantage de se trouver près d'un barrage c'est d'avoir un courant de haute qualité non pollué. Les audiophiles comprendront ce que je veux dire.
Depuis près de deux siècles la famille Bonafos de Bélinay est propriétaire du château de Marèges remanié plusieurs fois au cours de son histoire dont l'origine probable remonte au XIème ou XIIème siècle. Apparemment la guerre de Cent Ans (1337-1453) a bien ravagé la région. La plupart des châteaux mais aussi des églises, dans une moindre mesure, ont dû être restructurés après la dispersion des milices à la solde des Anglais, c'est-à-dire progressivement après 1388, année de la mort du brigand Geoffroy Tête Noire (qui occupait depuis 1374 le château de Ventadour).
 

 

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Château de Marèges (Corrèze)

 

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Château de Marèges (Corrèze)

 

 

 

Commune d'environ 700 habitants dégageant un charme indéniable. Son église du XIIème siècle mérite une observation très attentive; l'humour est présent ici. Le château de La Bastide qui la jouxte est du XVIIème siècle. Non loin de là se voient les vestiges de l'imposante tour du château de Peyroux. N'hésitez pas non plus à goûter les pains du boulanger du lieu. Jadis au puy de Manzagol, tout proche, résidait un apiculteur hors pair. Son miel pouvait s'acheter brut encore dans la cire des alvéoles, un délice. Il y a plus de quarante ans de cela.  

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Serrure et ferrures de l'église de Liginiac (Corrèze)

 

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Liginiac (Corrèze)

 

 

 

Voici une des rares communes de la région qui a vu sa population augmenter de 50% en 15 ans mais comme les chiffres sont très bas (actuellement 90 habitants contre 60 en 1999) cela ne signifie pas grand chose. L'église n'a pas subi beaucoup de modifications depuis le XIIème siècle ce qui la rend réellement exceptionnelle. Comparez la avec celle de Courteix, haut lieu templier, vous comprendrez.
Près de là le château de Laveix, construit en 1615, a été classé monument historique en 1979.
Mais le plus surprenant demeure l'implantation romaine en ces lieux perdus. En 1965 des bénévoles ont travaillé au dégagement d'une villa romaine à la sortie de Margerides sur la route d'Ussel. Plus loin vers l'ouest, les étonnants vestiges gallo-romains des Cars datant du IIIème siècle après J.C., sur le plateau de Millevaches, éveillent non seulement la curiosité mais prouvent surtout que la Haute Corrèze était évoluée. L'aigle romaine d'Ussel est encore un exemple de cette prestigieuse présence romaine. La réputation des tailleurs de pierre limousins pourrait bien remonter à cette époque.
 

 

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L'église (XIIème siècle) de Saint-Etienne-la-Geneste (Corrèze)*

 

 

 

Situé au bout d'une allée bordée d'arbres se découvre le château de La Gane occupé par la sympathique marquise de Selve avec laquelle j'ai eu l'occasion de discuter en ce dimanche matin 5 juin 2011.
D'emblée le château fait apparaîttre au moins quatre époques distinctes (XIIème/XIIIème, XVème, XVIIIème et XIXème siècle), la taille des pierres parlant d'elle-même. Le lieu aurait été acquis en 1286 par Pierre-André de La Ganne. Depuis 1804 le château appartient à la famille de Selve. À noter que cette famille de Selve (de Selve de Sarran plus exactement) possédait au début du XVIIIème siècle le château de Bity dont le couple Chirac fera l'acquisition en 1969.
Sur un de mes autres sites nommé Le Bazaneix vous pourrez voir des photos plus explicites du château de La Gane.
 

 

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Château de La Gane (Corrèze)

 

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Château de La Gane (Corrèze)


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Château de La Gane (Corrèze)

 

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Château de La Gane (Corrèze)

 

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Château de La Gane (Corrèze)

 

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Château de La Gane (Corrèze)

Idyllique terrasse avec les monts d'Auvergne en arrière-plan. Je me verrais bien prendre mon petit déjeuner dans cet endroit enchanteur. La marquise de Selve m'a aussi montré avec fierté son potager entretenu avec soin en contrebas derrière le muret. Jamais je n'aurais imaginé que ce château quelque peu disparate eût autant d'attrait. Pourtant j'ai musardé plusieurs étés (1965, 1967, 1970 et 1973) au bord de l'étang de La Gane. Cette région est celle de mes ancêtres, je m'y suis donc rendu souvent étant enfant et adolescent.


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Château de La Gane (Corrèze)

 

La Gane

Étrange bâtiment annexe (vestige de tour?) au château de La Gane (Corrèze)

 

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Château de La Gane (Corrèze)

 

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Château de La Gane (Corrèze)

 

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Un autre endroit de la vaste terrasse du château de La Gane (Corrèze)**

Rien que de regarder cette photo je suis sûr que vous percevez déjà l'air pur de cet environnement mais attention la fôret peut aussi cacher des tiques. Un test sanguin sera alors nécessaire pour détecter la maladie de Lyme car ces petites bêtes qui enfoncent leurs têtes dans votre épiderme peuvent vous transmettre une maladie s'apparentant à la syphilis.
Rassurez-vous, ça se soigne mais la vigilance est de rigueur.

 

 


Initialement Saint-Exupéry, cette commune de 550 habitants environ prend le nom de Saint-Exupéry-les-Roches en 1919. C'est ici que passe le Méridien de Paris. Près de là se trouve les ruines du château de Charlus-le-Pailhoux, possession de Guillaume d'Ussel (1154 - ?), demi-frère de Matabrune de Ventadour (1148 - 1196) qui y habita. Ensuite, probablement entre 1196 et 1236, ce fut la résidence de son neveu, le troubadour Elias d'Ussel (du groupe les 4 d'Ussel).
L'église Saint-Éxupère-et-Saint-Maurice du XIème siècle, remaniée au XIIème et XIVème siècle, mérite le détour.
L'endroit est serein. Je me souviens de la présence, il y a un demi-siècle, d'un boulanger faisant des pains à l'ancienne d'un volume imposant; le genre de miche pouvant se garder une petite semaine.
Dans le dernier quart du XVIIIème siècle plusieurs de mes ancêtres ont résidé ici avant d'émigrer vers Saint-Dézery.
 

 

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Saint-Exupéry-les-Roches (Corrèze)

 

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L'intérieur de l'église de Saint-Exupéry-les-Roches (Corrèze)

 

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L'intérieur de l'église de Saint-Exupéry-les-Roches (Corrèze)

 

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L'intérieur de l'église de Saint-Exupéry-les-Roches (Corrèze)

 

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Ci-contre l'église romane Saint-Exupère-et-Saint-Maurice de Saint-Exupéry-les-Roches (XIème et XIIème siècle) remaniée au XIVème siècle en pleine guerre de Cent Ans (1337 - 1453).
Le Limousin, encore une fois terre anglaise (1360-1374), subit quelques exactions dues à des bandes organisées à la solde des Anglais comme ce fameux Geoffroy Tête Noire qui investit le château de Ventadour de 1374 jusqu'à sa mort en 1388. Le château de Charlus, ancienne résidence du troubadour Elias d'Ussel, sera demantelé durant cette période et le château de La Gane partiellement détruit


Le Limousin fut un territoire anglais de manière sporadique du XIIème au XIVème siècle : de 1154 à 1204, puis de 1259 à 1286 et enfin de 1360 à 1374.
Cette situation fait suite au mariage en 1152 d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri II Plantagenêt qui devient roi d'Angleterre en 1154.
Après 1204 la gestion catastrophique de Jean "sans Terre" cinquième fils d'Henri II et Aliénor d'Aquitaine permet une occupation française et ce, jusqu'au Traité de Paris du 4 décembre 1259 date à laquelle Louis IX (Saint-Louis) rend, entre autres, le Limousin à Henri III d'Angleterre.
Le 6 janvier 1286 a lieu à Reims le sacre de Philippe le Bel comme roi de France. Celui-ci cherche à assainir les finances de la France en taxant les riches Lombards, les Juifs, les Templiers et même le clergé catholique. Il récupère également la même année le Limousin contre une rente payée aux Anglais.
Le 8 mai 1360 un traité de paix franco-anglais signé à Brétigny marque une première étape dans la guerre de Cent Ans. L'Aquitaine, dont fait partie le Limousin, redevient anglaise mais Charles V dix ans plus tard (entre 1370 et 1374) va reconquérir lentement ces terres.


De ces 91 années anglaises étalées sur deux siècles, de ces liens de parenté entre rois de France et d'Angleterre, de la racine commune de 60% des mots anglais et français, est apparue une nouvelle tendance : la redécouverte par de nombreux anglais retraités ou non de cette magnifique province, riche en produits du terroir. Ils n'hésitent pas aujourd'hui à s'y installer ce qui a pour conséquence l'entretien du patrimoine et le maintien de l'économie locale.

 

 

 

Cette commune d'environ 300 habitants a changé de nom de nombreuses fois; ainsi nous trouvons les noms de Saint-Frigion-le-Riche, Saint-Frigeon-le-Riche, Saint-Frégéon-le-Majeur (1777), Saint-Frégeon-le-Majeur (1780), et même Fréjoux tout court durant la Révolution Française, l'orthographe évoluant au fil des inspirations ou des erreurs de transcription. Son église du XIIème siècle est une énigme. La façade, les contreforts et l'abside ont des pierres soigneusement taillées, pas le reste. Pourquoi? Quelle cause, quel événement? De surcroît le clocher est asymétrique. Un deuxième clocher, à bulbe celui-là, a éré rajouté probablement durant cette période baroque (1580 - 1660) qui vit fleurir ce genre de clochers dans l'est de la France, l'Allemagne, l'Autriche, la Suisse et les pays slaves. En Limousin c'est plus que surprenant. Surprenant aussi ces noms à consonnance polonaise apparaissant dans la région déjà à la Révolution Française. Y a-t-il un lien?
Vers 1950, au hameau de La Grange, a été mise à jour une villa romaine confirmant une fois de plus la présence des Romains en Haute Corrèze après leur victoire à Alésia en 52 avant J.C. Comme Vercingétorix était un Arvene, donc un Auvergnat, la bataille contre les troupes de Jules César s'est probablement déroulée en toute logique près de Clermont-Ferrand.
Saint-Fréjoux fait partie de l'environnement où vécurent mes ancêtres côté paternel et ce, déjà au XVIIIème siècle.
 

 

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L'église du XIIème siècle, avec clocher à bulbe (très rare en Limousin), de Saint-Fréjoux (Corrèze)

 

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Église de Saint-Fréjoux (Corrèze)


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Église de Saint-Fréjoux (Corrèze)

Observez bien cette façade, la finesse de son soubassement, la dimension et la taille des pierres, les proportions de l'ensemble mais aussi ces ajouts latéraux beaucoup plus récents cassant et dénaturant l'harmonie du bâtiment originel. Le contraste indispose presque. L'héritage égyptien et grec des tailleurs de pierre du XIIème siècle survivra difficilement après la chute des Templiers (1307 - 1314).
La façade principale comporte également des éléments intéressants notamment un clocher à peigne non symétrique, une rosace rajoutée, une entrée avec 8 dégradés (un chiffre cher aux Templiers) : le 8 de l'octogone qui symbolise le passage entre la vie terreste (le carré) et l'infini, la vie éternelle (le cercle). Ces symboles connus de nos ancêtres, leur seul langage avant l'imprimerie de Gutenberg, sont devenus abscons pour nous.



Devenu inaccessible aujourd'hui, ce château du XIIème siècle, entouré d'eau, avait encore fière allure en 1967, année ultime de son pillage. Les cartes de Cassini, établies sous Louis XV, mentionnent le château du Bazanet. C'est faux, il s'agit du Bazaneix déjà orthographié ainsi au début du XVIIème siècle. Je lui ai consacré un site révélant des documents inconnus. La comtesse Suzanne d'Amarzit était comme moi, une passionnée de musique. Des centaines de partitions annotées S. d'Amarzit jonchaient le sol au milieu de milliers de lettres, factures et autres documents sévèrement endommagés.
La Transeuropéenne A89 qui passe maintenant à 600 mètres du château a rompu à jamais le charme d'antan que par bonheur j'ai connu. Désormais l'abbaye de Bonnaigue et le château du Bazaneix sont séparés par une autoroute. Ce genre d'infrastructure est également un sérieux obstacle aux migrations animales.
De plus un bâtiment industriel jouxte le château alors que la loi impose une distance minimale de 500 mètres. D'autres solutions raisonnables pour tout le monde doivent exister pour réembellir ce lieu exceptionnel.
 

 

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Le Bazaneix

Château du Bazaneix (Corrèze)

 

 

Je ne possède aucun élément fiable sur l'origine de ce château sérieusement remanié. Il aurait été une résidence des Ventadour de la fin du XVIème siècle au dernier quart du XVIIème siècle. Il fut ensuite propriété de la famille Bonnet anoblie par Louis XIV. Curieusement ce château en impose plus de loin que de près avec ses deux tours carrées. Aujourd'hui il ressemble plus à une gentilhommière qu'à autre chose.  

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La Chabanne

Château de La Chabanne (Corrèze)

Encore un poteau EDF disgracieux! Si ça ne tenait qu'à moi je ferais enfouir toutes les lignes, supprimerais tous les panneaux publicitaires et interdirais les éoliennes. Heureusement que les fleurs enjolivent cette attachante demeure.

 

La Chabanne

Château de La Chabanne (Corrèze)

 

 

 

La soixantaine d'habitants qui habitent cette commune peuvent se vanter de posséder un patrimoine étonnant pour ne pas dire plus. L'église, ou chapelle, Saint-Pierre-ès-Liens dépendait au XIIème siècle de la commanderie templière de Bellechassagne. Ici les templiers sont partout.
Il faut savoir que le Limousin, entre autres, fut terre anglaise entre 1259 et 1286 date à laquelle Philippe le Bel le récupéra des Anglais moyennant finance. Or qui a fait arrêter les templiers le vendredi 13 octobre 1307? Philippe le Bel. Ce dernier avait, pour l'essentiel, besoin d'argent.
Une légende de chariot rempli d'or subsiste à Saint-Germain-Lavolps (une douzaine de kilomètres de Courteix) ayant peut-être un soupçon de vérité. L'arrestation des Templiers n'est pas l'unique cause de leur chute, celle-ci avait déjà commencé à la neuvième et dernière croisade avec la perte de la Terre Sainte en 1291 suite à leur défaite à Saint-Jean-d'Acre (Acre près d'Haïfa en Israel). Il n'est pas exclu de penser que leur migration mobilière vers le Portugal ait déjà commencé avant 1307. Pourquoi le Portugal? Parce que Denis Ier du Portugal (9 octobre 1261 à Lisbonne - 7 janvier 1325 à Santarém), sixième roi du Portugal en 1279, fut particulièrement conciliant avec les Templiers. Il les protégea et leur permit de fonder un nouvel ordre, l'Ordre du Christ, afin de calmer les foudres de Rome. Donc ce fameux chariot d'or a pu exister s'il s'acheminait vers le Portugal et notamment Tomar.
L'arrestation des Templiers ne mis en évidence que leurs possessions foncières liées à deux siècles de dons mais rien de tangible en numéraire, le seul bien transportable.
À la fin du XVème siècle le Portugal, dont les caravelles arborent la croix du Temple, devient première puissance maritme mondiale. En même temps apparaît le style architectural manuélien, un délire pour riches.
Désolé pour ceux qui cherchent le trésor des Templiers en France; il a été transféré et consommé depuis longtemps selon toute vraisemblance.
Pour en revenir à Courteix, ce lieu isolé au nord d'Ussel a vu l'implantation d'une pension pour animaux. Des initiatives de ce genre prouvent que ces régions rudes sont peuplées de gens plutôt pugnaces.
 

 

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Croix d'époque inconnue symbolisant le Christ et les 12 apôtres à quelques mètres de l'église de Courteix (Corrèze)

 

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L"église templière (XIIème siècle) de Courteix (Corrèze)

Le remplacement des pierres au-dessus du porche à gauche des têtes sculptées interpelle sur la ou les causes. D'ailleurs ces têtes sont endommagées contrairement à cellles de l'entrée latérale.


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Voûte de l'église templière de Courteix (Corrèze)

Observez les couleurs (semblables à celles de l'église de Saint-Nectaire ou encore Curemonte) et la symbolique des motifs : les 8 rayons du soleil (dualité actif/passif) entourés par le cercle de l'éternel. Mais ce n'est pas tout, la voûte céleste est esquissée avec un simulacre de zodiaque. Et le centre du soleil que veut-il nous dire? Est-ce de l'humour?

 

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un T, un H, un S à l'envers, quatre cerfs, un cercle, des triangles, des sortes d'éprouvettes, enfin plein de symboles difficiles à déchiffrer

 

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Fidélité au roi?

 

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Cette voûte énigmatique abrite également une tribu d'araignées

 

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Autre vue montrant le caractère répétitif des motifs

 

 

 

Ussel compte aujourd'hui 10200 habitants environ soit une diminution de 15% en 30 ans. Elle est la troisième ville de Corrèze après Brive (49000 habitants) et Tulle (15000 habitants). Son nom viendrait du celte uch'el signifiant lieu élevé, ce que je ne crois pas, Ussel est plutôt dans un creu bordé par deux collines. Des écrits datant de 1338 dénomment Ussel sous le nom latin de Uschellum marquant la présence d'une voie hadrienne (du nom de l'empereur romain Hadrien, 76 - 138 après J.C.). Seulement voilà, des Ussel il y en a plusieurs en France et même en Italie. Le jeu de mot huis scel (porte scellée), l'occitan ausèl signifiant oiseau ou le norvégien ussel signifiant sordide, minable, ne font que troubler les pistes.
Depuis les Ventadour et sa branche les d'Ussel (qui en firent leur fief au XIème siècle) jusqu'à Jacques Chirac et son ami le docteur Belcour, je ne referai pas l'historique fastidieux de cette ville riche en événements. Je préfére me contenter d'une anecdote personnelle. Le week-end du 14 juillet 1986, alors que j'étais venu à Ussel pour le baptême d'une nièce, le hasard a voulu que je rencontre dans une rue du viel Ussel un peintre d'origine hongroise installé devant son chevalet. Ma femme étant née à Budapest la conversation a vite été alimentée. Pour finir ce monsieur András Antal, émigré de l'insurrection de 1956, nous a emmené chez lui tout à côté : à la maison ducale des Ventadour érigée au XVIème siècle à l'emplacement de l'ancien château qui tombait en ruine. Je n'en revenais pas, c'était la première fois que je pénétrais en ce lieu. Des pièces immenses sans confort, de grosses poutres, des étagères avec beaucoup de livres anciens, voilà l'essentiel de ce dont je me souviens. En fait c'était Jacques Chirac qui lui avait donné la permission d'occuper les lieux puisque l'endroit était vide. Avant mon départ il m'a offert une lithographie du château du Bazaneix que j'aurais bien aimé reproduire ici si ces satanés scanners du marché étaient un peu plus grands.
 

 

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Ussel (Corrèze)

 

 

 

Saint-Angel, commune d'environ 700 habitants, est célèbre pour son église fortifiée du XIIème siècle. Déjà au VIIIème siècle un prieuré dédié à Saint-Michel-des-Anges existait et a permis la création d'un village. Comme les Anglais ont été bien présents ici (territoire anglais de 1360 à 1374) durant la guerre de Cent Ans, nous pouvons nous demander si le mot Angel n'est pas de leur fait pour traduire l'Ange de Saint-Michel-des-Anges. Ils ont "fêté" leur départ en 1375 en incendiant l'église. Les milices à leur solde, désormais sans soutien, devront piller pour survivre. Cette ère de terreur se calme dans les années 1390.
Il y a plusieurs décennies un Christ du XIIIème siècle a disparu et plus récemment des vierges en bois polychromes alimentant la partie sombre du marché de l'art. Là encore un inventaire minutieux est à faire et à mettre en ligne.
 

 

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Saint-Angel (Corrèze)

 

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Saint-Angel (Corrèze)

 

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Saint-Angel (Corrèze)

 

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Église fortifiée Saint-Michel-des-Anges (XIIème siècle) de Saint-Angel (Corrèze)

 

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Église fortifiée Saint-Michel-des-Anges (XIIème siècle) de Saint-Angel (Corrèze)

 

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Église fortifiée Saint-Michel-des-Anges (XIIème siècle) de Saint-Angel (Corrèze)

 

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Environnement de l'église fortifiée Saint-Michel-des-Anges (XIIème siècle) de Saint-Angel (Corrèze)

 

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Église fortifiée Saint-Michel-des-Anges (XIIème siècle) de Saint-Angel (Corrèze)

Ce début d'ogive au centre de l'image prouve que l'église a subi des exactions et des remaniements au cours des siècles. La responsabilité de l'occupation anglaise durant la guerre de Cent Ans semble ne faire aucun doute. Nous savons juste que le prieuré Saint-Michel-des-Anges construit au XIIème siècle brûla en 1375. Certaines parties du bâtiment ont besoin d'une sérieuse et minutieuse restauration. Les vrais compagnons instruits sur les techniques anciennes ont du travail à vie sur le territoire français.

 

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Église fortifiée Saint-Michel-des-Anges (XIIème siècle) de Saint-Angel (Corrèze)

J'ai dû pousser le contraste de la photographie pour qu'il soit possible de lire les inscriptions de cette pierre tombale. Les spécialistes sauront mieux que moi les décrypter même si au milieu en haut apparaît à l'envers l'année 1655. À titre d'information 1655 est l'année de la condamnation du jansénisme par l'Église de France.

 

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Église fortifiée Saint-Michel-des-Anges (XIIème siècle) de Saint-Angel (Corrèze)

Encore une pierre tombale où un curieux motif apparaît après augmentation du contraste de la photo. Il y a manifestement une similitude avec la pierre tombale précédente sans pour autant éclaircir la signification.

 

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Vue depuis l'église fortifiée Saint-Michel-des-Anges de Saint-Angel (Corrèze)

 

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Église fortifiée Saint-Michel-des-Anges (XIIème siècle) de Saint-Angel (Corrèze)

 

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Saint-Angel (Corrèze)

 

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Saint-Angel (Corrèze)

Par bonheur cette commune sise sur la terre de mes ancêtres n'a pas eu à subir les outrages de l'autoroute A89 toute proche, encore que le pire ne soit pas l'autoroute en elle-même mais les affreuses stations de payage qui la jonchent. Il est loin le temps de l'intense circulation en période estivale sur l'ancienne nationale 89 au point de créer d'interminables bouchons à Ussel.

 

 

 

Cette charmante commune, authentique et homogène, brille par la stabilité de sa population atteignant 2600 habitants depuis 50 ans. Mieux encore, nous retrouvons ce chiffre à la Révolution Française.
Il paraît que les villes et villages se terminant en ac sont des lieux fondés par des Romains, donc avant la lente chute de leur empire en 476. La christianisation du Limousin dès le milieu du IIIème siècle prendra le relais après cette date.
Meymac se trouve aux portes du plateau de Millevaches, un lieu unique avec ses lacs, ruisseaux et tourbières, déjà apprécié par les Romains (voir les ruines des Cars).
En février 1085 Archambault III de Comborn (1037 - avril 1086 à Uzerche) y fonde un monastère soumis à la règle de Saint-Benoît. Plus tard avec l'aide du fameux Ebles II de Ventadour (peut-être le père du troubadour Bernard de Ventadour) le prieuré devient abbaye en 1146. Le lien entre bénédictins et cisterciens appliquant la même règle nous amène aux templiers, la vierge noire en étant le symbole. Le douzième siècle est une période majeure dans l'histoire de France (évolution des moeurs, échanges commerciaux, ère des bâtisseurs, ...).
Lors des invasions vikings au IXème siècle, des reliques de Saint-Léger (615 - 2 octobre 679), évêque d'Autun, sont cachées à Meymac; elles y resteront. Le nom de l'abbaye Saint-André et Saint-Léger vient de là.
En 1379, Geoffroy Tête Noire pille la ville avec ses quelques dizaines de mercenaires. Au début du XVIIème une épidémie de peste fait son apparition ternissant le rayonnement de la ville.
 

 

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Meymac (Corrèze)

 

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Porche de l'église abbatiale Saint-André et Saint-Léger de Meymac (Corrèze)

L'origine de la construction de cette église remonte à 1085 pour se terminer au début du XIIIème siècle avec des dates clefs comme 1119 et 1146. La présence d'une vierge noire datant du XIIème siècle et l'obédience bénédictine du prieuré nous prouve que les templiers étaient bien présents ici, comme dans toute la région. La découpe orientale du fronton de la porte centrale est peut-être là pour nous rappeler les croisades. Les 5 crans du motif interpellent-ils sur les 5 premiers livres de la Bible, le Pentateuque constituant la Torah juive (c'est-à-dire l'instruction, la loi) : Génèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome?

 

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Meymac (Corrèze)

 

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Église abbatiale Saint-André et Saint-Léger de Meymac (Corrèze)

 

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Église abbatiale Saint-André et Saint-Léger de Meymac (Corrèze)

 

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Église abbatiale Saint-André et Saint-Léger de Meymac (Corrèze)

 

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Église abbatiale Saint-André et Saint-Léger de Meymac (Corrèze)

 

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Église abbatiale Saint-André et Saint-Léger de Meymac (Corrèze)

Que signifie ce "bricolage" des pierres sur le premier tiers du mur à droite de l'image?

 

 

 

Ce lac artificiel de 410 hectares alimente un barrage hydroélectrique de 27 mètres de haut construit entre 1942 et 1945.  

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Le lac de Neuvic (Corrèze) à la tombée de la nuit (photo prise depuis la Guinguette qui jouxte l'hôtel du Lac)

 

 

 

Savez-vous que nos 58 réacteurs nucléaires fournissent actuellement plus de 550 000 GWh par an contre largement moins de 20 000 GWh par an pour la cinquantaine de barrages de France. La consommation annuelle de courant en France a atteint 490 000 GWh en 2012. Quand vous saurez qu'il faut près de 1000 éoliennes en vrai état de marche avec un vent continu pour un réacteur nucléaire vous comprendrez que la dénucléairisation de la France imposerait la construction de 58000 éoliennes soit un couloir de 7250 kms (8 éoliennes au km). Cela signifie qu'au mieux une éolienne fournit 10 GWh par an soit 30 fois moins que le barrage de Marèges (310 GWh par an). Dans la réalité le vent ne se commande pas, donc vous pouvez allégrement multiplier ces chiffres par 2 voire 3.
Outre la destruction des paysages, la pollution sonore et j'en passe, les pales des éoliennes sont de véritables hachoirs à oiseaux migrateurs. Nos amis espagnols ont même dû embaucher des personnes pour surveiller cela et faire arrêter les pales en cas d'urgence.
Malgré sa discrétion la production de Marèges est équivalente à celle de Bort-les-Orgues. Si vous faites les calculs vous voyez que la France consomme 1350 GWh par jour soit 4,3 fois plus que la production annuelle de Marèges qui du coup ne représente que 5 heures et demi de consommation française. Une éolienne, elle, pour un an de fonctionnement fournit à peine 10 minutes de consommation française. Quel rendement, ça c'est moderne et rentable!
 

 

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Le barrage de Marèges (Corrèze) à la tombée de la nuit

 

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Les abords du barrage de Marèges (Corrèze). Mais que pêche-t-il donc?

 

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L'usine du barrage de Marèges (Corrèze) à la tombée de la nuit

 

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Un autre bâtiment de l'usine du barrage de Marèges (Corrèze) à la tombée de la nuit

Normalement les habitations proches de l'usine devraient avoir un courant de premier ordre sans parasite ni fluctuation de tension, un rêve pour les audiophiles possédant des chaines hi-fi du prix d'une limousine allemande. Certains japonais perfectionnistes vont même jusqu'à fabriquer leur propre (c'est le cas de le dire) courant.

 

 

 

Aujourd'hui lundi 6 juin 2011, après un petit déjeuner agrémenté de confiture de courgettes maison (spécialité d'Hélène), nous nous apprêtons à quitter le château de Marèges et ses 200 hectares de terre pour Paris. Nous ferons un crochet par Clermont-Ferrand pour acheter encore quelques produits locaux. Sauf que le lundi tout est fermé. Heureusement près de la cathédrale un marché couvert avec quelques commerçants bien fournis nous a comblé.  

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Château de Marèges (Corrèze), la salle de bain de la chambre "moderato cantabile"

 

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Château de Marèges (Corrèze) vu de la chambre "moderato cantabile"

 

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Château de Marèges (Corrèze) vu de la chambre "moderato cantabile"

 

 

 

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